Il y a quelque chose d’infiniment rafraichissant dans les textes que nous entendons cette semaine. Et notamment dans à la lecture des Actes des Apôtres, grâce à laquelle nous pouvons suivre les premiers pas de la communauté des chrétiens à partir du moment où les Apôtres ont reçu l’Esprit-Saint. C’est une sorte de pèlerinage aux sources de l’Eglise que nous faisons cette semaine.

Personnellement, je suis sensible à cette annonce et à ce partage par les Apôtres de toute la nouveauté de ce qu’ils vivent :

on perçoit un enthousiasme, une audace, un élan, une générosité, une joie de la découverte qu’il est important pour nous de goûter parce que cela, en fait, est constitutif de la vie du chrétien.

Pâques, c’est vraiment le temps où tout est renouvelé, où tout revit, où tout est remis à neuf, où tout commence. Alors, revenir à ces tous premiers moments vécus par nos aînés dans la foi, c’est vivifiant et cela nus aide à vivre l’élan pascal avec plus d’intensité.

Hier, nous avons vu que la première chose qu’ont fait les Apôtres, c’est d’annoncer le kerygme : Jésus est mort, ressuscité, glorifié ; il est sauveur, Seigneur et Christ.

Aujourd’hui, ce qu’on voit dans les Actes des Apôtres et que je trouve très signifiant, c’est que la première chose que proposent les Apôtres à ceux qui sont touchés par le kerygme et veulent suivre Jésus-Christ, c’est le baptême :

Pierre vient de proclamer devant la foule, le jour de la Pentecôte : « ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, nous tous, nous en sommes témoins… Dieu l’a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié ». Beaucoup sont « touchés au cœur » et demandent « que devons-nous faire ? » Pierre leur propose alors de se faire baptiser.

En quelque sorte, le baptême a pour rôle d’ancrer l’annonce du kerygme dans le réel, dans le concret de la vie. Le baptême est le prolongement naturel de l’annonce, la reconnaissance de la transformation qu’elle provoque.

Regardez ce que dit Pierre dans cette lecture : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit ».

1/ Oui : « convertissez-vous ! » : Le baptême, c’est vraiment la porte d’entrée de la vie avec Dieu : il est le signe d’une conversion personnelle, d’un premier pas, d’un retournement du cœur.

C’est exactement le mouvement que les Apôtres viennent eux-mêmes de vivre : eux aussi ont eu à comprendre que le messie mort sur la croix n’était pas un échec, mais une victoire de l’amour au-delà de tout. Et ils décident d’en témoigner grâce à la force que leur donne l’Esprit-Saint.

2/ Oui : « que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ » : Le baptême se fait au nom de Jésus Christ : il s’agit donc, par le baptême, de reconnaitre Jésus comme Christ et Seigneur ; ce n’est plus un changement de conduite morale ; c’est décider d’appartenir à Jésus et et d’orienter toute notre existence vers LUI.

3/ Oui : « soyez baptisés pour le pardon des péchés » : Le baptême manifeste la rémission des péchés : on n’est plus dans la situation du baptême d’eau accompli par Jean-Baptiste : Jean-Baptiste appelait à la conversion en vue du pardon des péchés. Jésus, lui, a vécu un baptême de sang : il a offert sa vie et il est mort afin de pouvoir ressusciter et ainsi montrer de la manière la plus éclatante qui soit, que tout ce qui maintenait l’homme loin de l’Alliance d’amour avec Dieu est désormais dépassé : voilà la rémission des péchés ;

En recevant notre baptême, nous nous sommes unis à Jésus et nous sommes entrés, nous aussi, dans cette Alliance restaurée avec le Père.

Les disciples de Jésus ne restent pas entre eux dans leur coin. Jésus les a envoyés dans le monde et c’est pourquoi Pierre exhorte tous ceux qui l’écoutent de « se détourner de cette génération tortueuse » : effectivement, il faudra combattre le mensonge, la haine, la violence et vivre les béatitudes dans un monde qui pourra être hostile. Il faudra être fortifié pour ce combat. Le baptême donne cette force, la force de rester accroché à Jésus.

Ainsi, le baptême est vraiment un moment fondateur pour tout disciple de Jésus. Il ouvre un nouveau chemin pour celui ou celle qui le reçoit.

Mais ce n’est pas une démarche individuelle et privée. On le voit dans les Actes : « ceux qui avaient accueilli la parole de Pierre furent baptisés. Ce jour-là, environ 3000 personnes se joignirent à eux » : il y a donc une conversion personnelle, puisqu’il y a accueil d’une parole et que tout le monde n’accueille pas le kerygme à chaque fois qu’il est annoncé.

Mais il y a aussi une démarche communautaire et publique : peu importe le nombre, on voit que le baptême chrétien débouche sur la constitution d’une communauté, celle de ceux qui appartiennent au Christ : notre Eglise.

Aujourd’hui, nous prenons la suite des Apôtres. Nous empruntons à notre tour ce chemin sur lequel s’engagent ceux qui ont été baptisés. Ce chemin de vie, ce chemin vers la vie.

C’est un bon moment pour renouveler les promesses de notre propre baptême et pour remercier le Seigneur de mettre à notre portée non seulement la possibilité de le connaitre, mais aussi, par ce baptême, d’ancrer sa vie de ressuscité et de rédempteur au cœur de la nôtre.

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