Que ceux d’entre vous qui ont vu le film de Walt Disney « La Belle et la bête » lèvent la main !

Vous connaissez donc bien l’histoire et je suis sûr que certaines images peuvent vous revenir en tête : souvenez-vous de la Bête, gigantesque, qui ne sait pas parler sans donner l’impression de vouloir mordre, qui vit dans un palais lugubre, au milieu de meubles qu’elle a brisés dans des mouvements de rage et de colère…

Tout le monde a peur de cette Bête, et d’ailleurs, à la fin de l’histoire, les villageois veulent la tuer…

Or voici qu’une jeune fille, prénommée Belle, se livre comme prisonnière à la Bête en échange de la liberté pour son Père. Peu à peu, elle découvre un tout autre visage chez la Bête : celui d’un prince attentionné et de quelqu’un de bon.

Le VRAI visage de la Bête…

Bref, la morale de cette histoire, c’est qu’il ne fait pas se fier aux apparences et qu’aimer, c’est aller toucher la personne-même, en profondeur ; c’est entrer dans une relation personnelle.

Eh bien, c’est un peu ce qui se passe dans l’Evangile qui nous est offert aujourd’hui : Jésus est avec ses disciples, à l’écart. A l’écart de la foule qui a pris l’habitude de le suivre partout où il va. On peut donc imaginer Jésus et ses disciples, au calme, priant ensemble le Seigneur Dieu. C’est la première Eglise qui se rassemble…

Et voilà que Jésus pose une question : « Pour la foule, qui suis-je ? »

En gros : « pour ceux qui ont vu mes actes, mes prodiges, pour ceux qui m’ont vu apaiser la tempête, libérer un homme des démons qui l’habitaient, ressusciter la fille de Jaïre qui était morte, guérir une femme malade depuis des années, nourrir 5000 hommes avec 5 petits pains, pour ceux-là, qui suis-je ? »

Puis il pose une autre question : « et VOUS, que dites-VOUS ? Pour VOUS, qui suis-je ? ».

Jésus ne pose pas cette question par simple curiosité, ni même parce qu’il serait inquiet à l’idée de déplaire à ses disciples. Il ne souhaite pas savoir ce que l’on pense de lui ; mais il attend une réponse personnelle ; une réponse dans laquelle je m’engage ; pas une simple opinion : « Oui, Jésus , c’est une superstar ; comme il fait trop bien les miracles !! ». Non…

« Et toi que dis-tu ? Pour toi, qui suis-je ?

A quoi t’attaches-tu quand tu me regardes, quand tu me parles, quand tu m’écoutes ? Suis-tu Jésus parce qu’Il est éloquent, ou pour Sa beauté, ou Sa sagesse ? Ou encore pour les rêves que tu crois qu’Il va pouvoir exaucer ?

Ou peut-être même ne t’es-tu pas posé la question : peut-être es-tu là parce que tes parents t’ont demandé d’y être, ou (si c’est toi le parent) parce que ton enfant est scout ou inscrit au KT et que tu te dis que ça fait partie du parcours que d’entendre parler de Jésus et que cela ne peut pas faire de mal…

Non, Jésus nous demande de ne pas le prendre pour ce qu’Il nous apporte. Tous les signes qu’il fait ne révèlent qu’une toute petite partie de qui Il est. Il y a tellement mieux encore… Jésus demande : « pour vous, qui suis-je ? » parce qu’il souhaite ardemment être connu vraiment. Il ne s’agit pas d’aimer l’image que nous nous faisons de Lui, mais il s’agit de L’aimer vraiment pour ce qu’Il est.

Voyez-vous, Jésus veut avec nous une relation vraie et sans malentendu. Pour Simon-Pierre, c’est évident : « tu es le Christ, le Messie de Dieu » ! Tu es mon Seigneur et sauveur ! Ça c’est un vrai cri de foi !

Mais vous savez, dans une relation, il faut être deux. Et pour que la relation soit vraie, il faut que chacun soit au clair sur lui-même et sur l’autre. C’est pourquoi nous devons retourner la question : « et TOI JESUS, que dis-TU ? Pour TOI, qui suis-je ? ». Quel regard portes-tu sur moi Jésus ? Dis-moi qui je suis pour toi.

Moi je suis sûr que ce que Jésus nous dit à chacun est quelque chose du genre : « tu es mon enfant bien aimé, en toi je mets toute ma joie ». « Toi, mon enfant, je t’ai espéré de toute éternité et j’ai jubilé en voyant tes parents préparer ta naissance : « enfin tu vas venir au monde ! Enfin nous allons nous rencontrer, moi ton Dieu, et toi, mon enfant »

« Pour toi, mon enfant, je veux aller jusqu’au bout de ce qu’il faut faire pour te montrer quel est le vrai visage de ton Dieu, ce visage divin de l’Amour absolu et sans limites.

Pour toi, j’accepte d’aller jusqu’à donner ma vie, parce que, pour te montrer que je suis vraiment Dieu et que c’est vraiment ton Dieu qui vient jusqu’à toi se faire proche de toi, communier à toi, oui pour te le montrer, moi Jésus je dois mourir.

Je veux te montrer ma vie divine, elle qui est éternelle et sans limite, et pour cela il faut que je ressuscite, et donc je dois traverser la mort. »

Alors, chers scouts, chers enfants du KT, chers parents, il ne s’agit évidemment pas de nous faire du mal, ce n’est pas ce que demande Jésus. Mais pour aimer vraiment, il faut renoncer à soi-même, s’oublier toujours un petit peu plus et offrir à l’autre un petit peu plus de place.

Oui, en surface, nous sommes comme la Bête : nous n’avons finalement pas grand-chose de bien aimable, même quand nous sommes bourrés de toutes les qualités du monde, ce qui est bien sûr votre cas.

Mais comme Dieu regarde en profondeur les personnes que nous sommes, il va plus loin : nous sommes ce que Dieu aime. Quoi que nous fassions, il nous aime.

Lui voit les trésors que nous portons, les trésors que nous sommes. Ces trésors, c’est que nous sommes des assoiffés d’amour et c’est ça que Dieu aime. Il n’y a pas à chercher plus loin. Nous sommes des « terres altérées sans eau », comme disait le Psaume toute à l’heure. Et ces terres assoiffées d’amour que nous sommes n’attendent qu’une chose : que jaillisse une source qui désaltère et sauve de tout péché et de toute souillure.

Une source d’amour qui nous rende pleinement HEUREUX !

Cette source d’amour, Dieu l’a promise il y a bien longtemps à Abraham et, comme le disait St Paul tout à l’heure dans la deuxième lecture, nous sommes les « héritiers » d’Abraham. Cette source, c’est Jésus… C’est à cette source que nous buvons lorsque nous nous retrouvons ensemble à la messe, c’est cette source que nous servons à ceux qui nous entourent lorsque nous vivons entre frères, aux scouts, au KT, en famille, à l’école, au bureau, en paroisse.

Voyez-vous, nous allons maintenant célébrer l’eucharistie et pouvoir voir et toucher cette source. « Pour toi, qui est Jésus ? Pour toi Jésus, qui suis-je ? » Eh bien, l’eucharistie est le moment où se croisent les réponses données à ces deux questions.

J’aimerais donc vous demander une chose : lors du mouvement de communion, soyez comme de nouveaux Simon-Pierre : approchez-vous de l’autel (que ce soit pour accueillir le corps du Christ dans l’hostie ou pour recevoir la bénédiction du Seigneur) et proclamez fermement et avec Foi un « Amen ! » sonore, en signe de la certitude paisible qui vous habite : que Jésus est le Christ, le messie de Dieu, venu pour un règne d’Amour, et qu’Il vous aime.

AMEN !!

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