Mes chers frères et sœurs en Christ, nous voici à l’aube d’une GRANDE EPOPEE !

Une aventure, pleine de découvertes, d’inattendu, de nouveauté (ou plutôt de renouveau) !

Nous sommes face à un évènement attendu depuis plusieurs siècles ! ENFIN, la promesse que Dieu a annoncée par la voix de tant de prophètes se réalise : le Messie, le Christ vient délivrer l’humanité des chaines d’esclave qui l’entravent ! Il arrive, il est reconnu, il est là !

C’est exactement ce que cet Evangile nous annonce aujourd’hui par le baptême de Jésus. Le ciel s’ouvre, l’Esprit Saint descend sur Jésus, et Dieu le Père proclame formellement que Jésus est son fils bien aimé.

Laissez-moi retracer les prémices de cet événement :

Dans la première lecture, le prophète Isaïe annonce la promesse du royaume de Dieu : un royaume de consolation, de miséricorde, de pardon donné à profusion par Dieu.

Un royaume de paix, aux routes droites menant directement à Dieu, aux ravins comblés, aux collines abaissées ; un pays de plaines et de larges vallées. Un royaume où il n’existe plus d’obstacle entre l’homme et son Dieu, où le lien entre eux devient simple, où nos complications, nos tergiversations (qui sont le fruit du péché) ont disparu.

Voici l’attente des juifs : que ce paradis advienne, que cette renaissance, ce vent de liberté, cet élargissement prenne vie, et pour toujours !!

L’Evangile que nous venons d’entendre arrive là, à ce moment où l’attente des juifs est forte et où leur fébrilité est « attisée » par des personnes comme Jean-Baptiste, dont on nous dit qu’il proclame un baptême de conversion pour le pardon des péchés ».

Jean appelait ceux qu’il rencontrait à une conversion du cœur et à manifester par des actes la décision qu’ils prenaient de tourner résolument leur vie vers Dieu. Pour acter que le pêcheur avait décidé de changer de vie, Jean-Baptiste posait un geste fort : il baptisait avec de l’eau en rappelant le texte d’Isaïe que nous venons d’entendre, celui-là même qui annonce le bonheur qu’il y a à vivre avec Dieu.

Effectivement, beaucoup de juifs finissaient par se demander si Jean-Baptiste n’était pas le Messie attendu, mais Jean-Baptiste explique que le Christ est celui qui donne le vrai baptême, celui de l’Esprit-Saint, Esprit consolateur, libérateur et qui permet de rejoindre Dieu, pour toujours.

C’est exactement cela qui se passe lors du baptême de Jésus.

Oui, le baptême de Jésus n’est pas le même que celui que donnait Jean-Baptiste. Avec Jésus, le baptême devient un véritable sacrement, une véritable manifestation de Dieu : à partir de ce moment, l’Esprit Saint va se manifester pour accomplir son œuvre d’amour. Il montrera qu’il est présent, à demeure, chez le baptisé, de la même façon qu’il est présent en Jésus. Et ça, ça change tout !

J’aimerais m’arrêter sur deux points qui me semblent marquants que l’on soit baptisé ou futur baptisé :

Tout d’abord, écoutons la parole que Dieu prononce « Toi, tu es mon Fils bien aimé ; en toi, je trouve ma joie ».

Ah quelle parole mes amis !

C’est une très belle déclaration d’amour qui est dite là… « Toi, tu es mon Fils bien aimé ; en toi, je trouve ma joie ». On peut même dire que c’est LA phrase que chacun de nous aspire à entendre dans sa vie.

C’est si rare de s’entendre dire cela et qu’une telle parole soit dite profondément et sans retrait.

Si nous recevons le baptême encore aujourd’hui, ce n’est pas pour commémorer un événement du passé, mais afin que se produise à nouveau pour nous ce que Jésus a vécu il y a 2000 ans. Cette déclaration d’amour que le Père fait à Jésus, elle est faite à chaque baptisé de la même manière : à chaque personne qui reçoit le baptême, le Père dit avec la douceur et la délicatesse d’une colombe : « Toi, tu es mon enfant bien aimé ; en toi, je trouve ma joie ».

Même ceux qui nous déçoivent, ceux qui nous blessent, ceux qui nous déplaisent ont entendu à leur baptême cette même Parole venant de Dieu : Tu es mon enfant bien aimé, tu es ma joie. Sans toi, je suis pauvre de joie.

Il faut vraiment accueillir cette Parole avec foi, car elle est vraie. C’est vraiment ainsi que Dieu nous voit ! Ce « en toi je trouve ma joie » peut se traduire par : il est bon que tu existes ou « tu as du prix à mes yeux et je t’aime ».

Soyons confortés d’être aimés de Dieu ! C’est une Parole sûre, sur laquelle nous pouvons nous appuyer avec confiance dans les moments difficile de notre vie.

On peut rapprocher cette déclaration d’amour de ce que Jésus nous dit dans l’Evangile de Saint jean : « comme le Père m’a aimé, moi aussi de vous ai aimé » et « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ».

Au fond, Jésus n’avait pas besoin de recevoir le baptême, il n’avait pas besoin de se convertir, il était sans péchés.

En fait, il n’a reçu le baptême que pour nous, pour accomplir sa mission, celle de nous montrer de la manière la plus intense possible que nous sommes aimés de Dieu ; qu’en le suivant, on renoue l’alliance avec le Père, on retrouve le paradis perdu, on renoue avec le but ultime de la vie : vivre dans l’amour infini.

 

L’autre point que nous pouvons méditer, c’est que le baptême de Jésus marque le début de sa vie « publique ». Voilà que commence un nouveau chapitre de l’épopée entre Dieu et l’homme : Jésus part sur les routes, guérit les malades, réconforte les affligés, donne un nouvel élan aux pêcheurs… Voilà les fruits du baptême !

Je trouve cela très signifiant : on peut voir combien, par le baptême, l’Esprit d’amour que nous recevons peut transformer et renouveler une vie : avec foi, nous lui permettons d’agir et il déclenche un élan, une audace ; il pousse vers la vie, vers la fécondité ; il donne courage et sagesse pour agir avec justice. Il nous incite à sortir, à annoncer, à proclamer l’amour.

Il nous pousse à découvrir quelle est notre vocation personnelle, à l’égard de Dieu et à l’égard du monde, et à la mettre en œuvre.

Notre vie n’est décidément plus la même après le baptême.

 

Ainsi, chers frères et sœurs en Christ, en cette nouvelle année, je ne peux souhaiter qu’une chose, c’est que nous goûtions toute la fraicheur de l’ « épopée » qu’est notre vie depuis notre baptême par lequel Jésus nous dit :

Voyez comment le Père m’aime,
Voyez comment moi je vous aime
Et comprenez comment le Père lui-même vous aime.
Aimez-vous les uns les autres de cet amour-là.
Là se trouve le fondement de la joie.

Amen.

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